Fatigué de la semaine et de la journée précédente de ce week-end prolongé, nous faisons grasse matinée – 8h, et prenons la route à la recherche d’essence puisque notre jauge indique 20km ce qui ne représente pas grand chose dans le Vercors et toutes ses cotes. Puis direction le Devoluy. Si bien que nous arrivons sur le départ de notre randonnée à 11h30, bien tard. Trop tard ?
Jour 1
Pour cette deuxième journée de ce long week-end, nous avons choisi une randonnée engagée, à la limite de l’alpinisme, dans le Dévoluy: Les jumeaux de Faraut (2493 et 2517m), par la rampe des Ailes et la brèche de la Chabournasse (2420m), que nous avons trouvé dans notre topo “Vertiges d’en haut – Courses et randonnées insolites en Dauphiné : Sortie 16 (pages 86 à 93)”
Le temps de cette course est donné dans le topo en 7h30 à 8h30, hors pauses.
Avec un départ à 1450m, nous entamons la montée à travers la foret, puis à travers les grandes pentes herbeuses. Les deux sommets de Feraut sont actuellement dans la brume mais le temps va se dégager pour être parfait toute la journée. Le bas de la rampe est visible à l’extrême gauche un peu en dehors de la photo.
Le paysage qui se présente à nous dès qu’on se retourne est de toute beauté.
Après quelques passages plus délicats dans des montées escarpées et pierriers divers, nous accédons à la base de la rampe, il est déjà 15h20.
La remontée dans la première partie de la rampe est sans souci, parfois impressionnante mais sans danger avec un pied sûr.
A la sortie de la première rampe, nous accédons à des premières pentes modérément raides en terrasses herbeuses, puis à un cirque que l’on remonte dans la partie herbeuse en évitant le pierrier. On accède à la rampe terminale qui mène à la brèche. La pente se redresse est les choses deviennent plus sérieuses.
On attaque la seconde rampe à 16h, et le rythme se ralentit encore, la progression se fait par endroit par de l’escalade facile.
On parvient à une vire confortable d’où l’on admire la vue avant les hostilité de la fin de la montée. Un cours passage d’escalade nécessite un peu de réflexion, il s’agira d’un passage où tirer un rappel à la descente.
Comme le dit justement le topo, la sortie à la brèche demande quelques louvoiements. Il faut prendre toujours soin de ne pas faire partir trop de cailloux car tout s’effrite et rien ne tient. Après quelques pas d’escalade facile on accède à 17h30 sur l’autre versant qui descend en pente “douce” et offre une vue incroyable.
L”heure tourne et nous sommes déjà très en retard mais décidons de poursuivre néanmoins, en conscience – enfin pour moi puisque Sandrine a oublié son altimètre et n’a probablement pas la même notion du temps qui s’écoule :)
Nous suivons les indications du topo, et descendons dans le cirque entre les deux Faraut – petite parenthèse, pas si simple de repérer le cairn qui indique le passage de descente. Après avoir traversé le pierrier et suivi la trace des bouquetins – je repère une caverne qui ferai un bel abri – et nous remontons dans le couloir de pierrailles et trouvons le monolithe à gauche comme le stipule le topo. Il est déjà trop tard, 18h25 – et pour rappel il va faire nuit à 21h15 à cette époque de l’année.
Nous entamons la montée vers le premier des Faraut, mais la situation vécue ne correspond pas à la situation décrite dans le topo. Sandrine me rejoint, avec douleur car le passage est périlleux – escalade avec beaucoup de gaz, et une pierre sur deux qui se décroche. En fait il s’avère qu’avec mon topo imprimé en noir et blanc, j’ai commis une erreur de lecture et nous sommes remonté dans le mauvais couloir, et nous sommes donc sur un non-sommet, entre les deux Faraut. Il est 19h24. Nous sortons le matériel, nous nous encordons, et faisons demi-tour. Nous atteignons de nouveau le “col” à 20h15. Puisqu’il ne reste qu’une heure avant la nuit, nous n’avons pas d’autre alternative que d’aller dormir dans la caverne que j’avais repéré à l’aller.
Jour 2
La nuit a assurément été mauvaise, mais finalement pas si horrible que cela. Nous avons construit un bel abri finalement: nous avons pu boucher l’entrée de pierre, et les “portes” ont été constitué par nos sacs à dos, si bien qu’il ne restait qu’une petite ouverture. Nous avons recouvert le sol de la corde étalée. Et les deux couvertures de survie ont permis de “réchauffer” encore un peu plus nos corps collés l’un à l’autre. Le plus dur finalement était l’impossibilité de dormir sur le dos, position pourtant la plus confortable mais avec trop de déperdition thermique. Sur le côté, les cailloux qui s’enfoncent dans les cotes nous imposent de se retourner très régulièrement toute la nuit.Au petit matin, nous nous rendons compte que nous avons dormis un peu et nous levons à 6h15. Il nous reste peu d’eau, le moral n’est pas suffisamment haut pour attaquer l’ascension des Faraut, alors nous visons directement la descente.
Au col à 7h10, nous démarrons la descente. Et rapidement le temps recommence à filer, l’aisance de Sandrine n’étant pas grande dans ces phases là.
Après quelques errements dans les rampes, mais rien de bien méchant, nous atteignons le bas de la rampe vers 12h.
Retour à la voiture à 13h20, soit 6h au total pour descendre depuis la brèche, là où le topo le donnait en 2 à 3h ..
On déjeune, et retour sur Paris !
Notre parcours
- Distance (km) : 17
- Dénivelé (m) : +1700 -1700
- Horaires : 2 jours
Magnifiques photos. Dis-moi, est-ce qu’il y avait un ours dans la caverne où vous avez dormi ?
Il n’aurait probablement pas pu rentrer, donc aucun risque :)
Idéal ce trou !!!