Je rejoins l’ami Florian sur Lyon et nous filons pour Chamonix dès le vendredi soir. La météo étant mauvaise, l’enjeu du week-end sera de trouver des courses d’alpinisme à faire sans prendre l’orage. Nous, les éclairs on n’aime pas.
Perrons de Vallorcine
Nous trouvons la solution en Suisse. Là-bas, il fait meilleur, et Florian avait repéré une course qu’il souhaitait faire un jour :
Il s’agit d’une course facile qui devrait se faire relativement rapidement et donc peut-être au sec. Les arêtes sont visibles dès le départ du parking, sur cette photo dans l’alignement du barrage du lac d’Emosson.
Nous suivons attentivement le topo mais apparemment pas suffisamment car nous ne nous engageons pas dans le bon vallon. Une fois que l’erreur est confirmée, on se dit que ça doit néanmoins passer et qu’on doit pouvoir réussir à rejoindre l’arête d’où nous sommes. Alors nous tentons.
Un long couloir raide plus tard, notre pari s’avère judicieux. Nous pouvons objectivement dire alors que nous avons ouvert une nouvelle voie d'”approche, appelée ‘Moreau Simon’ par mon cher acolyte.
Nous voilà maintenant sur l’arête, et on avance assez vite, il faut dire que c’est assez simple. Même surprenamment simple pour une cotation AD. Ou alors on est devenu bons sans s’en rendre compte ? :)
Nous arrivons en vue d’une cordée qui était pourtant derrière nous à l’approche. Si si regardez bien, le point rouge en bas à milieu gauche. Bon, il faut croire que la voie ‘Moreau Simon’ n’était pas l’approche la plus rapide
Derrière nous, la vue est de toute beauté, les premiers sommets de l’arête étant dans l’axe du lac d’Emesson. De nombreuses cordées – nous en dénombrerons trois ou quatre – sont derrière nous.
Le fil se poursuit, jamais difficile, mais bien sympa.
La première partie a comme un air de ‘Tre Cime’ dans les Dolomites, non ?
L’arête impose quelques rappels sympas.
Nous arrivons au bout de l’arête, et un chemin astucieux navigue dans ce terrain chahuté, et impose de remonter quelques pas pour contourner des zones infranchissables. Il pleut désormais mais nous avons été chanceux, nous avons franchi toute l’arête au sec.
Une fois en bas, nous contournons tous les sommets par le nord pour finalement rejoindre le barrage du lac.
Deux belles poutres formant une passerelle, brisées en deux, probablement sous une coulée.
Notre parcours
Voie Brunat-Perroux
Nous voilà de retour sur Chamonix. La météo annonce des précipitations généralisées dès midi. Alors il nous faut quelque chose de très court. Nous jetons notre dévolu sur une voie qui est à 5 minutes d’approche du télésiège de l’index :
Index de la Glière : voie Brunat-Perroux (D+ 6a>5c I)
Nous sommes à l’attaque dès l’ouverture des remontées à 8h30. La voie est visible dès la descente du télésiège. Le mauvais temps également.
Le démarrage de notre voie a lieu dans la pente de neige en forme de moustache en bas de la photo. Une autre cordée s’élance, mais maligne elle monte directement à l’étage intermédiaire par le pierrier et pente de neige, et shunte la moitié de la face.
Nous avançons à un rythme correct, motivés par la chape de nuages qui annonce clairement la suite prochaine.
Je fais un peu de tête mais c’est globalement Florian qui mène le jeu.
11h, et la grimpe se corse : il neige et nos deux dernières voies deviennent trempées. C’est alors tout de suite moins facile de faire des adhérences. Tous les coups sont permis, on passe rapidement tant bien que mal.
Le sommet est atteint vers 11h45, et nous sommes dorénavant dans le brouillard.
Quelques rappels humides plus loin, nous reprenons pied en bas de l’index et courant au télésiège.
Ce jour là se déroule le marathon du Mont Blanc. Il passe au téléphérique de la Flégère; je plains les participants qui courent dans la brume, la pluie et le vent, en toute petites tenues.
Notre parcours
La cordée
Une fois n’est pas coutume, et puisque Florian a pris une photo sympa de notre cordée, la voici.
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