20 August 2024

(Repérage ? de) la Grande traversée Playnet – Ranc Traversier

Durant ma deuxième semaine de vacances, et tandis que le reste de la famille est à Pralognan, je pars en solitaire avec pour objectif de réaliser une sélection de ‘randonnées du vertige’ dans le Vercors et Devoluy :

La genèse

3km de vires, entre Pas Morta, et les rochers de Ranc Traversier, avec un retour via la vire aux Ancolies. Telle est la Grande traversée, itinéraire majeur qui agrège un ensemble de tronçons de vires et apparemment imaginé et réalisé pour la première fois par Raphaël Rodon qui nous livre ce compte rendu sur bivouak.net.

La beauté et l’évidence du parcours, un morceau de choix dans la liste des randonnées du vertige .. il faut que je tente cela. De ces parois, je ne connais que le Pas Morta où j’étais monté à marche rapide avec mon amie Gaëlle, ou une escalade dans les Tours du Playnet. Sans n’avoir jamais parcouru ces vires, c’est donc certes ambitieux, mais au pire j’aurais repéré pour la fois d’après ?

Je rassemble des infos trouvées sur internet dans un topo “maison” présentant l’ensemble ; je n’en suis qu’à moitié satisfait mais me dit que sur le terrain ce sera peut être plus clair. Il semble qu’une corde est nécessaire, alors je prends un brin de 50m – et un escaper de Béal. Et un piolet pour négocier les pentes herbeuses, en plus des bâtons. Et l’incontournable appareil photo, et deux objectifs. Il va faire soleil, et hop 2,5 litres sur le dos en plus. Le sac est lourd mais je prévois de me donner du temps, je n’ai pas l’intention de battre le record de 6h de ce parcours :)

Ma tentative

Levé à 4h de mon ‘camp de base’ chez mes adorables amis à Crolles, je prends le départ depuis Bourgmenu vers 6h. Je rejoins Pas Morta de manière peu orthodoxe, relativement tout droit dans la forêt. Pas sûr que cela ait été rentable en fait. Les hauteurs sont encore dans le brouillard.

Je m’engage sur la vire partant de Pas Morta vers 8h05. Elle ne présente effectivement que peu d’intérêt. J’ai maintenant sous moi une belle mer de nuage, heureusement la vue se dégagera plus tard.

Et je réalise ma première erreur d’itinéraire, comme tant d’autres que je vais faire tout du long de cette journée. Je confonds le couloir 6.5 et le 6.

Je fais de multiples aller-retours sur des vires sans débouché, escalade puis désescalade de multiples fois à la recherche de la suite. Ce petit passage grimpant, j’y suis passé quatre fois …

Ah non cela ne passe pas par là.

Le point de vue est sympa, mais je ne suis plus sur la bonne vire, ce n’est en fait pas celle d’en dessous, mais la troisième plus bas …

Ce n’est pas ici non plus.

Je trouve finalement la suite, non pas grâce au topo, mais à des photos partagées sur le net que j’avais préalablement chargées sur mon mobile .. La suite se déroule un peu mieux, mais je trouve le topo difficile à suivre car manquant de points de repères clairs. Une fois que l’on a perdu le décompte du nombre de promontoires, le topo me laisse dans le doute. Alors je bascule en mode improvisation, et lecture du terrain mais il faut croire que l’inspiration n’est pas là aujourd’hui.

Je trouve un point de rappel, que je renforce, et c’est l’un des rares lieux que j’arrive à raccrocher à mon topo. Je le renforce, la corde commence à vieillir. Bon il s’avère que le rappel n’est pas vraiment nécessaire, j’ai déjà désescaladé bien plus engagé jusque là.

Encore un cul de sac ?

J’hésite et me perds plusieurs fois à nouveau, et m’use le mental à force d’escalader et surtout déscalader, en solo intégral donc. Il faut savoir que deux rochers sur trois que je touche ou sur lesquels je pose les pieds .. ne tiennent pas et ne sont finalement que posés sur la terre.

J’arrive finalement au couloir de la Peyrouse, mais je n’en serai sûr que plus tard. Là encore je tente au dessus, en dessous, sans jamais être sûr de comprendre où je suis censé passer. Mais surtout il est déjà très tard et je commence à fatiguer. Je ne me vois pas finir la traversée dans de bonnes conditions de sécurité.

Je décide d’arrêter la casse pour aujourd’hui. J’envisage initialement de sortir par le haut, mais en fait je n’ai pas vu comment rejoindre le couloir la Peyrouse, et je vais faire au plus court en improvisant la descente dans les pentes du dessous, cela semble pouvoir passer.

La descente est assez casse gueule avec toutes ces pierres qui ne veulent pas tenir, je prends mon temps. Sur le bas des pentes, je m’amuse avec un rappel de 50m sur mon système Béal escaper sur un arbre, histoire de continuer à me familiariser avec, dans des conditions de relative sécurité.

Je rejoins finalement la cabane de la Peyrouse, et emprunte le bien commode chemin de descente jusqu’à Bourgmenu.

Et si / quand ce sera à refaire

Profitons de tout ceci pour en tirer quelques enseignements ?

  • préparer – encore plus – attentivement le parcours, en repérant notamment mieux les couloirs
  • prendre plus que 2,5 litres d’eau, ce n’était pas suffisant pour pareille longueur et chaleurs.
  • des escalades/désescalades non mentionnées dans le topo, c’est peut être un signe que ce n’est pas par là ?

Mon parcours

  • Distance (km) : 20
  • Dénivelé (m) : +-1080
  • Altitudes (m): mini 946, maxi 1753
  • Horaires : départ 6h15, retour 16h46, durée avec pauses : 10h31

1 Comment

  1. Effectivement le parcours n’est pas toujours évident. Peut-être que ces photos pourront aider pour la prochaine fois, en plus des topos de Pascal et de François Lannes.
    Vires Plein Gaz et de la Peyrouse: https://photos.app.goo.gl/yb8jmMvn6NqSSrJMA
    Pas de Berriève et de Serre-Brion: https://photos.app.goo.gl/N1c9FFRBAbqnnYCT9 (mais passage en crête entre les 2)
    Œil du Gorille et du Chat: https://photos.app.goo.gl/AUETDhFcjPbpqGV48 (ça croise la belle traversée)

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