L’automne est traditionnellement la saison de la grande voie pour le CAF IDF, et c’est en destination du sud, non loin de Béziers, que nous allons ce week-end. Le Caroux est un massif très propice au terrain d’aventure, et c’est ce que nous allons chercher là-bas. Mais il y en a par ailleurs pour tous les goûts puisqu’on y trouve aussi de nombreuses couennes et des voies sportives protégées.
L’objectif étant d’initier nos participants à la grimpe en grande voie en terrain d’aventure, nous nous attaquons à deux grandes classiques d’un niveau abordable:
- Le Minaret : Face E – Arête Centrale (AD+ II 5b. 150m)
- Arête des Charbonniers : Arête des Charbonniers (W) (AD- II 4b>3c. 200m)
Samedi : Le Minaret
Après la dépose du car et avoir monté les tentes, nous partons dans la Gorge d’Héric, à la recherche du Minaret. Et je vous assure, globalement la tâche n’est pas simple de se repérer dans le Caroux. Mieux vaut acheter au préalable les cartes éditées au 1/5000 ou 1/10000 !
D’ailleurs, tandis que nous avons trouvé le début de notre voie, les encadrants d’un autre groupe nous interpellent afin de savoir où nous sommes puis s’en vont, repassent en nous demandant si nous avons vu leurs participants, et bien plus tard, ce sont leurs participants qui nous demandent si nous n’avons pas vu leurs encadrants ! :)
Nous séparons le groupe en deux, Rémi et Annelise partent en premier. Alexandre et moi restons avec l’autre moitié du groupe au pied de la voie, et faisons toutes les révisons – ou apprentissages – nécessaires à l’évolution en grande voie et nous débutons la théorie du terrain d’aventure. Après avoir laissé de la distance avec le premier groupe nous partons.
Je suis encordé avec Thibault et Geoffroy, et pars trop sur la droite, alors je repars à gauche pour m’engager ensuite dans une sorte de grande dièdre qui se redresse et se ressert. Ma corde frotte dans un arbuste et j’ai beaucoup trop de tirage alors je m’arrête en cours de longueur et invite Alexandre à me doubler tandis que je fais venir mes seconds. Nous faisons l’erreur de sortir par la gauche, et je me rends compte que cela ne colle pas, mais nous rejoignons tout de même le fil de l’arête en ayant manifestement zappé un bout de grimpe.
Nous enchainons les longueurs dans un terrain montagne très facile et globalement peu grimpant. Nous rejoignons un premier ressaut légèrement en dévers, et d’ailleurs un spit et un piton y sont présents.
La voie s’est un peu redressée et nous sommes dans les portions les plus intéressantes, le clou du spectacle étant cette dernière longueur qui va nous mener au sommet. L’autre partie du groupe qui nous précède à quant à elle contourné la difficulté par la gauche.
Alexandre et Sandrine posent le rappel et descendent. Il pleut quelques gouttes mais nous avons de la chance cela ne dure pas. Je fais quelques révisions à mes coéquipiers et nous attaquons le rappel à notre tour.
Nous plions les cordes et engageons la descente, côté sud. Au passage, un arbre attire mon œil, moi j’y vois un visage, et vous ?
Nous nous rendons compte en bas que le passage est obstrué par les ronces. Eh oui, si nous avions pris le temps de lire correctement le topo, nous aurions évité de devoir remonter au col pour rebasculer côté nord.
Nous rentrons après tout le monde, et rejoignons tous nos compagnons déjà accoudés au bar du secteur. Sandrine et moi aurons probablement le repas le plus misérable du groupe avec nos lyophilisés périmés, tandis que d’autres vont au restaurant, et logent en gîte :)
Notre parcours
Dimanche : l’Arête des Charbonniers
Pour ce second jour, nous souhaitons faire une grande classique facile qui sera probablement prise d’assaut, et puisque nous sommes tout de même déjà quatre cordées, nous faisons un réveil à 6h30 pour être les premiers sur place:
Après quelques hésitations nous trouvons le début de l’arête. Alexandre et moi partons en premier, tandis que le reste du groupe va temporiser en apprenant quelques techniques au pied de la voie.
Les longueurs s’enchaînent sans difficulté, quelques sections se redressent mais toujours avec de bonnes mains, et le terrain est toujours aussi propice à la pose de coinceurs. Un régal. Alexandre me rejoint dans un petit passage de traversée en dalle qui ne se protège qu’à son début.
Devant nous, les dernière longueurs et le sommet.
Derrière nous, toute l’arête dans l’axe d’une des portions des Gorges d’Héric.
J’atteins le sommet, et tente de faire venir mon second Thibault. Rien ne se passe. Je suspecte un coincement de corde, alors je repars en arrière, le terrain le permet sans danger. Je trouve effectivement les deux cordes engagées dans une étroiture, et complètement verrouillées. Le temps que Thibault me rejoigne, toutes les cordées qui me suivent arrivent elles aussi au sommet, c’est maintenant bondé, et ce d’autant plus que deux autres se sont ajoutées à la longue procession.
Nous déjeunons tous au sommet, nous sommes largement bon côté timing, et attaquons la descente. Elle est ludique, dans une gorge, où sont posées de nombreuses chaînes pour aider à franchir les dalles.
De retour sur la route au fond de la gorge, nous rentrons prendre une bonne douche, remballer tout le matériel au camping, pour aller ensuite profiter d’une bonne bière en attendant le car et le retour sur Paris ..
Orageux, mais pas de désespoir manifestement ;)
Blague à part, nous avons eu de la chance car le ciel était menaçant mais il n’y aura eu que 5 minutes de pluie au total sur le week-end, et ce après que nous ayons fini notre journée d’escalade !