En bons parisiens qui essaient de faire de la montagne, Florian et moi avons calé des dates, et maintenant que le week-end est là, à nous de trouver une projet adapté. Nous évoluerons dans le Vercors, mais compte tenu des grosses chutes de neige récentes, les plans sont restreints. Le simple fait d’arriver sur place le vendredi soir nous donne du fil à retordre : il faut mettre les chaines et faire la trace.
Mont Aiguille
Un peu naïvement, nous nous disons que la voie normale du mont aiguille, facile au demeurant, constituera un objectif intéressant, et surement sauvage.
Mont Aiguille : voie Normale PD 3c>3b II (en estival)
Nous avons dormi dans le van non loin d’une voie d’approche et partons tranquillement au petit matin vers 8h.
Je découvre que j’ai oublié de faire une vérification que j’avais toujours pensé indispensable, et en voilà la preuve: la présence des cartes mémoires dans l’appareil photo. Alors, il reste au van et je n’aurai que l’iphone avec moi pendant ces deux jours .. :(
Au passage, à l’abri du vent, je découvre de magnifique cristaux de glace qui se sont formés un arbuste et semblent le recouvrir d’épines de glace.
La marche d’approche serpente dans les bois puis raidi jusqu’à nous amener au pied du Mont Aiguille vers 11h. Florian et moi sommes déjà venus, mais en été, et en fait nous mettons du temps à identifier le secteur d’où peut partir la voie.
Les pentes sont raides, et gavées de neige ; le terrain nous semble engagé et nous perdons du temps en hésitations.
Je mets finalement la main, sous la neige, d’une preuve que nous avons identifié le départ: une grosse broche métallique qui est décrite dans le topo.
Je m’élance, façon de parler, car il s’avère que nous sommes dans le “ni ni” :
le rocher n’est ni suffisamment dégagé pour savoir où progresser,
ni la neige n’est suffisamment portante pour pouvoir ancrer ou aider à la progression.
Donc je mets un temps infernal à progresser car je dois déblayer de grandes surfaces juste pour identifier les marches évidentes dans le rocher. Au bout de la “première longueur” de ce qui constitue normalement une partie débonnaire, nous nous rendons à l’évidence: ça va être une galère sans nom.
C’était donc une mauvaise idée de venir juste après les chutes de neige et c’est surement l’une des raisons à ce que nous soyons seuls :)
Alors vers 12h45 nous faisons demi tour et repartons tranquillement.
Bon cela dit, les paysages tout récemment recouverts de neige, c’est beau.
Notre parcours
Parcours Honneger aux Trois Pucelles
Toujours à la recherche d’inspiration, nous choisissons une course / parcours d’entrainement aux trois pucelles, juste au dessus de Grenoble:
Trois pucelles – Grande pucelle : Parcours Honneger (AD 4a II)
Florian est déjà venu, ce qui aide à trouver le départ de la voie. Après une sympathique petite marche en forêt, nous posons un rappel et ouvrons les hostilités.
Globalement le parcours est amusant, il fait beau et la vue est belle. Côté intérêt, je serai plus mitigé. Mais avec la neige, et un poil de glace, la grimpe est tout de suite moins aisée.
Je garderai le souvenir de deux passages mémorables vers la fin du parcours.
Sur le fil de l’arête, nous arrivons face à une magnifique dalle, non protégeable, sûrement inabordable en crampons et bien trop humide pour permettre de passer en chaussons. Bref, on se défile et on tire plutôt un rappel dans la face de l’arête.
Le second passage est une vire très étroite où j’aurai volontiers troqué mes crampons avec des chaussons pour gagner en souplesse, adhérence .. et grâce. Et note pour la prochaine fois : ne pas garder les piolets accrochés au baudrier, ils ont tendance à gêner l’approche quatre pattes / glissement sur les fesses :)
Voici les Trois Pucelles, vu d’en bas, lors de notre trajet de retour.
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